Noëls combréens et vacances de Noël
Avec le 1er dimanche de l'Avent, le temps religieux de Noël approche, mais aussi celui des fêtes familiales, des cadeaux sous le sapin et des vacances de fin d'année. Bizarrement, il n’est aucunement question de Noël dans les bulletins annuels de l'Amicale des anciens élèves depuis 1891 jusqu’en 1902. On aurait pu penser que Noël c’était à la fois les solennités de la messe de minuit et les vacances scolaires qui lui ont été toujours attachées ! |
Le Noël à Combrée Dans le bulletin de janvier 1902 – le premier où il est question de Noël - Timothée Houdebine* écrit sa première « Chronique » : |
Dix savoureuses pages plus loin, après un compte-rendu détaillé du trimestre, il conclut :
Les vacances commençaient à « la veille de la St Sylvestre », Noël était donc célébré au collège et les élèves de 10ème faisaient leur premier communion lors de la messe de minuit ! Notons une certaine différence entre son portrait considéré comme sévère et ses écrits plutôt ... cools.
Dans le bulletin de janvier 1904, le même auteur nous dit dans sa « Chronique » :
Remarquons aussi le passage d’un illustre comme le chanoine Alexis Crosnier* qui permettait d’allonger les vacances ... le calendrier des vacances était en effet alors géré par l’évêque d’Angers ! Ce fut possible jusqu’à la prise en main des agendas par le Rectorat. * [cours 1874, (1855-1928), licencié ès Lettres, professeur au Collège de 1901 à 1913, secrétaire de l’Amicale, professeur à la Catho d’Angers, inspecteur des collèges du diocèse, vice-recteur] |
Il y eut aussi à certains Noëls des évènements remarquables comme celui du Noël 1911 :
La tradition des compliments
Dans le même Bulletin, une tradition apparaît dans la droite ligne des discours pleins de respect : le compliment. Cette tradition - certains d'entre nous l'ont connue aussi bien au collège que dans nos familles - honorait le Supérieur et les professeurs dans les circonstances officielles de la vie du Collège.
Puis ces "Compliments" ou "vœux au supérieur" furent délégués, au nom de tous les élèves, à un seul d'entre eux, généralement un excellent élève de terminale littéraire. Il était alors mandaté pour "faire son discours", sans doute soumis à un professeur avant exécution ! Bulletin de mai 1953, c'est Michel Leroy* qui adresse ses vœux au Supérieur le 20 décembre 1952 : * [Cours 1953, élève de terminale, président de l'Amicale de 1996 à 2006, décédé en 2006] |
Bulletin d’avril 1962, c'est un autre élève de Philo, Xavier Martin*, qui adresse ses vœux au Supérieur le 19 décembre 1961, avec "finesse et ironie" ... tout en évoquant les préoccupations de ses camarades collégiens. * [Cours 1962, professeur émérite du droit. Cf. prochain bulletin de décembre 2024] |
Le dernier compliment en 1967 a été adressé à l'abbé Vigneron (supérieur entre 1966 et 1973) ; l'un des élèves choisis pour cet exercice peut vous en parler :
Le privilège de rédiger et dire ces compliments est, de tradition, réservé à un élève de Terminale. L'abbé Léon Poupelin, professeur de philosophie, est en charge de l'opération : à lui d'organiser ce moment solennel. Selon quels critères nous choisit-il, je l'ignore, toujours est-il qu'un jour de novembre, il nous demande, à Dominique Gazeau et à moi-même de nous y atteler. Il nous donne quelques indications, mais c'est à nous d'écrire.
Nous nous sentons honorés de ce choix, mais pas moins inquiet pour autant. Que dire et comment ?
Après quelques essais incertains, bien conscients que ces compliments sont un exercice très convenu, nous voulons innover. Sans doute inspirés par le souffle égalitariste du mois de mai qui va suivre, nous décidons (pardon, … nous proposons) qu'un élève de 7ème nous accompagne et adresse aussi ses compliments au Supérieur : " Pourquoi un garçon de 10 ans ne représenterait-il pas autant ses camarades qu'un élève de Terminale ? ". |
L'idée est acceptée, c'est ainsi que la tradition fut bousculée. Ce fut une première fois mais aussi la dernière, puisque 1968 passa par-là qui changea le cours du temps… Notre cher maître corrigea quelques phrases un peu longues, et nous suggéra aussi de parler d'un petit endroit très attendu des professeurs, directement accessible depuis la porterie …
Nous devions être trois pour lire ces compliments, nous ne fûmes que deux, Dominique ayant perdu sa voix la veille de l'événement, victime des frimas de ce début d'hiver. Ce texte (clic) est la reproduction du brouillon retrouvé qui servit à calligraphier le texte final sur papier canson grand format enrubanné et remis au Supérieur.
Puis Noël disparut des Bulletins à partir de 1986, sauf pour faire référence aux contenus des Bulletins de Noël illustrant les premiers trimestres.
Pour le plaisir, une anecdote ... de Noël,
rapportée par le Bulletin d’avril 1966 sous la plume du Chanoine Pateau, le 19 décembre 1965
[Bernard Morand, cours 1966]
Joyeux Noël 2024
Ces extraits de Bulletins, il faut en convenir, révèlent une vie que les moins de ... 40 ans ne peuvent pas connaître !
Vous aussi, partagez avec l'Amicale ce que vous avez vécu !