Chers amis,
Depuis quelque temps, je parcours au hasard les pages des bulletins de l’amicale dont la collection débute en 1890, année du dépôt en sous-préfecture des premiers statuts.
On y trouve des trésors d’écriture. Ceux des temps anciens, notamment, résonnent comme un hommage à notre belle langue. Ils témoignent de l’application et de la patience qu’on mettait autrefois en tout, et chaque article, fût-il anecdotique, devient sous la plume de son auteur un dense et savoureux récit. Le plaisir de l’écrivain attise celui du lecteur. L’intelligence et l’érudition mûrissent de concert au fil des mots que sèment des mains expertes. Et parce qu’on n’oublie pas alors de saluer le terreau sur lequel on s’est élevé, le latin, le grec et l’ancien français y font de fréquentes incursions, toutes pleines d’esprit et d’humilité.
La moisson, juin 1888, Vincent Van Gogh
Ouvrons les premières pages de cette œuvre patiente, collective, magistrale. Nous y lirons que la première Assemblée générale eut lieu le 16 juin 1891, trois ans seulement après que Vincent Van Gogh eut peint sa lumineuse Moisson. L’abbé Crosnier, alors secrétaire de la Commission administrative, sous la présidence du docteur Farge, en rapporte les circonstances avec maints détails qui se liront peut-être, dans des temps futurs, comme de précieuses archives d’une époque révolue. « Cette année, nous dit l’abbé Crosnier, le soleil a été de la partie. En la fête de Saint François-Régis, il éclairait la première Assemblée légale de l’Association des anciens élèves. L’idée, qui avait fait choisir cette date, était assurément très heureuse : unir le passé au présent, le jour où les collégiens offrent leurs vœux à leur cher Directeur. Désormais les deux fêtes se célébreront en même temps, à la grande joie de tous ».
En préambule du compte rendu de cette journée mémorable, l’abbé évoque le nombre initial d’adhérents : 375 ! « Ce chiffre, dit-il, qui peut déjà s’appeler un succès, ne clôt pas pour cela nos espérances. Car, selon un mot profond dans sa naïveté, rien ne réussit mieux que le succès ; il entraînera ceux qui hésitent encore ».
D’une année, l’autre… En 2017, notre amicale compte 90 adhérents. C’est 14 de mieux que l’année précédente. Une paille, dira-t-on ? Non point, car ce petit succès, je le souhaite, fera écho aux espoirs de l’abbé Crosnier de lendemains plus fertiles. Que l’an 2018 nous offre ainsi une moisson plus généreuse encore que son aîné ! C’est un vœu, s’il est permis d’en faire. Passons. De la moisson à l’été, il n’y a qu’un pas. Et ce pas, c’est l’idée de nous retrouver pour une prochaine Assemblée, sous un soleil à son zénith, de nouveau un 16 juin. Le saint qui avait veillé sur les journées de 1891, sera toujours là. Nous vous en reparlerons très bientôt.
D’ici-là, pour clore ces notes ensoleillées et avant que les campagnes blanchissent, je vous souhaite à toutes et à tous, ainsi qu’à vos familles, un Noël heureux et d’excellentes fêtes de fin d’année !
Avec mes amitiés combréennes,
Le président
Jean-Michel GUITTET (cours 1985)