DEUX ANS POUR SAUVER COMBRÉE
C’est officiel : l’EPIDE quittera Combrée pour Avrillé début 2022. L’avenir des bâtiments du collège est en jeu. Il nous reste donc deux ans pour contribuer à la sauvegarde ce monument du Haut-Anjou, gardien patrimonial de nos souvenirs de jeunesse, de notre éducation et de nos valeurs. Plus que jamais, les anciens élèves doivent s’allier et se mobiliser pour sauver Combrée.
Relisant le récit de l’agonie en 2005 de l’Institution libre de Combrée, telle que relatée avec amertume par Gérard Gendry (c. 1954), notre directeur de 1979 à 1996, dans la brochure éditée par l’Amicale pour le bicentenaire de notre maison[1], je ne comprends toujours pas comment nous, les anciens élèves, avons pu laisser faire ça… Comment nous ne nous sommes pas levés pour sauver notre cher collège, nous ne nous sommes pas plus indignés, nous ne sous sommes pas révoltés pour interpeller les pouvoirs publics et ecclésiastiques sur une situation qui, probablement, aurait pu connaitre une autre issue. Moi, le premier, je bas ma coulpe pour ne pas avoir compris l’urgence de défendre ce dossier avec ténacité « à n’en pas démordre », probablement parce que l’énormité d’une perspective de fermeture du collège nous semblait impossible.
Ce triste passé appartient à l’histoire et, si peu glorieux soit-il, nous devons l’accepter sans incriminer quiconque, mais en espérant qu’il nous serve de leçon car le devenir de Combrée, que sa désaffectation annoncée par l’EPIDE rend de nouveau incertain, doit sérieusement nous alarmer. Compte tenu de l’« aquoibonisme » ambiant, des obstacles budgétaires ou sécuritaires qui freinent trop souvent les ambitions, nous pouvons craindre en effet, sans catastrophisme exagéré, que le scénario, ayant produit la fermeture de l’ILC il y a 15 ans, se reproduise à cause de la résignation de nos édiles et conduise à la destruction de ses murs sans autre réaction qu’une émotion feinte.
Notre Amicale ne s’y résoudra jamais et espère que tous les anciens élèves, professeurs et amis de Combrée qui liront ces lignes mêlées de regret, d’inquiétude et d’espoir, nous soutiendront avec force. Dépositaires, comme je l’écrivais dans mon éditorial de juin dernier, d’un véritable droit moral sur l’intégrité de ses bâtiments, il nous appartient de nous unir et d’agir ensemble pour éviter cet abandon vers une destruction redoutée.
Un groupe de quelques anciens est déjà à pieds d’œuvre pour élaborer un projet d’ « école des métiers de bouche ». D’autres idées germent, d’autres projets renaissent, tel qu’une très intéressante « école de production » qui pourrait permettre la rénovation des bâtiments par les élèves eux-mêmes, et toute initiative méritera d’être encouragée et soutenue tant qu’aucune solution pérenne n’aura la certitude d’aboutir.
Souvenons-nous qu’en 1892, l’abbé Claude, avec l’aide de l’Amicale des anciens élèves créée deux ans auparavant, avait déjà réussi à sauver Combrée une première fois. Et pour reprendre le mot de Nelson Mandela : « Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends ». Parce que nous avons donc appris en 2005, il nous faut gagner en 2022 !
C’est sur cette dernière note d’optimisme qu’avec les membres du bureau et du conseil d’administration, nous vous souhaitons un joyeux Noël, vous présentons nos meilleurs vœux de bonheur et de santé pour la nouvelle année, et vous donnons rendez-vous pour notre assemblée générale du 20 juin 2020 qui nous donnera l’occasion de fêter - en espérant que ce soit dans les murs de Combrée - le 130ème anniversaire de la création de notre association.
Loïc DUSSEAU (c. 1984)
[1] Jean-Pierre Ariaux et Gérard Gendry, Combrée : Deux siècles d’histoire, 2010, p. 89 à 92, lien sur ce site.
Ce texte vous a été envoyé par courrier électronique dans la dernière Lettre de Liaison n°17 : si vous ne l'avez pas reçu, merci de nous le signaler.