Focus de janvier 2025

La jeunesse de François Drouet (épisode 1)

La ChapelleGenet   

Dans les Mauges, en janvier 1775, naissait un certain François DROUET, fondateur en 1810 du Collège de Combrée. A l’occasion de la célébration du 250ème de sa naissance, l’Amicale vous propose de revenir en 4 épisodes dans le Focus mensuel de son site Internet sur la vie aventureuse de celui dont le buste orne toujours l’entrée de l’ancien collège et la sépulture repose dans le cœur de la chapelle.

 

Enfance dans une famille de meuniersNB1 (1775-1785)

Aux Moulins de Chevreau, sis à La-Chapelle-du-Genêt, naît en 1709 René Drouet : il y grandira et deviendra meunier. Marie Blanchard, une fille de Jallais, commune voisine, lui donnera, en 1746, un fils aîné nommé François, un autre garçon et une fille.

François s'installera au Moulin du Pont comme meunierNB2 ; Marie Jeanne Mériau, de Saint-Macaire, lui donnera huit enfants : l'aîné, né le 7 janvier 1775, sera prénommé François. Il aura quatre frères et trois sœurs, mais seuls François, René et Jean-Baptiste dépasseront l'âge de 18 ans. (voir la généalogie Drouet)

  Moulin du Pont 2001
La Chaussée du Moulin du Pont   Moulin du Pont en 2001

[i] Ce moulin du Pont est resté dans la famille Drouet depuis le 18ème siècle jusqu'en juillet 2001 date à laquelle l'activité du site s'est arrêtée : Jean-François (cours 1970) a été meunier au Moulin du Pont. Actuellement, c’est son fils Thierry qui en est propriétaire de ce moulin qu'il a restauré et de la chaussée correspondante où il y habite.

 

N.B. Ce moulin du Pont est resté dans la famille Drouet  : Jean-François (cours 1970) a été au Moulin du Pont jusqu'en juillet 2001 date à laquelle l'activité du site s'est arrêtée. Actuellement, son fils Thierry est propriétaire de ce moulin qu'il a restauré et de la chaussée correspondante ; il y habite.

  Moulin du Pont 2001
La Chaussée du Moulin du Pont   Moulin du Pont en 2001

Drouet Revue de Anjou 

(In "Revue de l'Anjou et du Maine et Loire" (Ed. 1853, T. 2), article sur "Le collège de Beaupréau")

L'élève au Collège de Beaupréau (1785-1792)
  1877 HistoireCombrée
LouisLevoyer    Louis Levoyer, contemporain de François Drouet auquel il succèda comme deuxième supérieurdonc deuxième supérieur en 1837 écrivait dans sa "Notice historique sur l'Institution de Combrée" publié en 1877 (présent intégralement sur notre site) que :  

À l'âge de dix ans, présenté par son père à la jouissance d'un bénéfice fondé par un de ses ancêtres, il fut conduit à Nantes pour y recevoir la tonsure des mains de Mgr de La Laurentie, qui en était évêque. Ainsi s'ouvrait devant lui une carrière, qui préalablement exigeait des études littéraires. Il suivit avec distinction les cours du collège de Beaupréau par l'abbé [René] Darondeau ; mais on peut appliquer au studieux enfant le vers de l'Aristarque latin : Multa tulit fécitque puer, sudavit et alsit, car il lui fallait faire deux fois chaque jour le trajet d'une lieue [4 km] , pour jouir des leçons du collège.

L'établissement nommé ici "collège de Mongazon" ou "collège de Beaupréau" a été fondé en 1710 par l'abbé François Follet [soit un siècle avant Combrée] ; l'abbé Urbain-Loir Mongazon en était le "principal" à l'époque de F. Drouet. Au fur et à mesure des décennies, l'établissement a évolué et s'est adapté pour devenir l'Ensemble Dom Sortais en 2009 situé sur le même emplacement, rue Mongazon à Beaupréau. Depuis octobre 2021, le collège Charles de Foucauld, le lycée Notre Dame de Bonnes Nouvelles ainsi que le lycée professionnel et Centre de formation Le Pinier Neuf ont adopté une nouvelle identité et porte un nom unique : Dom Sortais ; ci-dessous le "collège de Beaupréau" au XVIIIe siècle.

Collège de Beaupréau au XVIIIe siècle

 N.B. "L'Institution Mongazon" est un autre établissement, fondé en 1833 à Angers par le même abbé Urbain-Loir Mongazon.

La "Revue de l'Anjou et du Maine-et-Loire" tome 2 édité en 1853 dans ses pages sur "Le collège de Beaupréau" inspirées de l'ouvrage de Louis Levoyer, confirme :


       

Ces études se terminent en classe de Seconde [d'après Louis Levoyer] :

Il achevait ses études en 1793, quand éclata l'insurrection de la Vendée ; il lui fallut alors laisser les études et les livres, abandonner même la maison paternelle et se cacher comme tant d'autres dans les champs de genêts*. Il put échapper ainsi avec les siens, aux poursuites et aux recherches des colonnes infernales, qui sillonnaient la Vendée en promenant partout le ravage et la mort. Aussitôt qu'un peu de sécurité eut été rendue à la contrée, la famille Drouet eut hâte de regagner sa maison ; mais il n'en restait que quelques ruines encore fumantes, l'incendie ne l'ayant pas plus épargnée que beaucoup d'autres demeures. A cette vue, le père du jeune Drouet fut frappé d'un telle stupeur que ses facultés en demeurèrent livrées à un trouble incurable. Devenu, par suite de ce dernier malheur, chef et unique soutien de sa famille, François Drouet, que Dieu destinait à devenir un jour le père d'une famille morale autrement nombreuse, trouva dans son énergie naturelle, comme aussi dans les ressources de son esprit industrieux et entreprenant, le moyen de faire face aux épreuves du moment. S'étant mis à l'apprentissage de l'état de charpentier, il y devint en peu de temps assez habile pour conduire un chantier, et put reconstruire la maison et le moulin de son père, préludant ainsi aux constructions importantes dont il devait plus tard diriger l'exécution.

*[champ de genêt : Aux xviiie et xixe siècles, la culture du genêt est un moyen d'utiliser à profit des terres en jachère. La racine des genêts fixe l'azote dans les sols, retient la terre et permet d'éviter la transformation des champs en friche sans valeur.]

 Louis Levoyer poursuit ainsi :

Obligé, en 1795, de se mêler aux milices vendéennes, le jeune Drouet [il a 20 ans], qui n'avait que médiocrement de goût pour la vie militaire, profita de la première occasion de revenir à d'autres exercices ; il reprit alors l'état de charpentier, mais il le quitta définitivement en 1801 pour rentrer dans sa véritable vocation. A cette époque il devint collaborateur de M. Mongazon, dès lors supérieur du collège de Beaupréau.

"La revue de l'Anjou et du Maine-et-Loire" eut une autre lecture de cette même période 1792-1800 :

EleveMongazon
 

Le professeur Drouet au collège de Beaupréau

François Drouet est donc revenu dans son collège qui, après le passage des insurgés vendéens, était en piteux état matériel et pédagogique. "La revue de l'Anjou et du Maine-et-Loire" poursuit ainsi à propos de François Drouet :

Prof Beaupreau

 

L'abbé François Drouet, à seulement 25 ans, est donc établi dans l'établissement où il a été élève comme professeur apprécié, mais aussi comme économe et ... bâtisseur comme son passé l'a laissé supposé.

Bien sûr, sa vie - jusqu'ici romanesque, ne s'arrêtera pas là, vous le savez, nous la découvrirons dans le prochain focus.

 

NB1

À quelques kilomètres de Beaupréau-en-Mauges, serpente l'Èvre sur 92 km de long ; 44 moulins à eau furent implantés sur cette rivière (et d'autres) couvrant plusieurs villages. Ainsi à La Chapelle-du-Genêt, on en a dénombré huit, à Beaupréau, douze ! Les Mauges étaient connus pour tous ses moulins à eau et à vent. Voir le document de l'office du tourisme de Beaupréau-en-Mauges

NB2

Ce moulin du Pont est resté dans la famille Drouet depuis le 18ème siècle jusqu'en juillet 2001 date à laquelle l'activité du site s'est arrêtée : Jean-François (cours 1970) a été meunier au Moulin du Pont. Actuellement, c’est son fils Thierry qui en est propriétaire de ce moulin qu'il a restauré et de la chaussée correspondante où il y habite.

NB3

L’école ecclésiastique de Beaupréau dirigée par l'abbé Urbain-Loir Mongazon fut supprimé en septembre 1831, ses élèves étant alors transférés au petit séminaire de Combrée de l’abbé Drouet. L’abbé Mongazon fondera ensuite, à Angers en 1833, l’Institution Mongazon qui existe toujours. Quant à l’ancien collège de Beaupréau, au fur et à mesure des décennies, l'établissement a évolué et s'est adapté pour devenir l'Ensemble Dom Sortais en 2009, situé sur le même emplacement, rue Mongazon à Beaupréau. Depuis octobre 2021, le collège Charles de Foucauld, le lycée Notre Dame de Bonnes Nouvelles ainsi que le lycée professionnel et Centre de formation Le Pinier Neuf ont adopté une nouvelle identité et porte un nom unique : Dom Sortais.

 

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 Remerciements à Jean-François Drouet (c.1970), à l'office du tourisme de Beaupréau-en-Mauges, aux généalogistes amateurs de Geneanet.frsepar

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