Focus de mars 2025

Vers le premier collège de Combrée

La ChapelleGenet   

Depuis 1801, l'abbé François DROUET est curé de Combrée où il a déjà créé une école presbytérale qu'il compte bien faire évoluer ; alors qu'à cette époque, les écoles catholiques de niveau supérieur au primaire sont peu nombreuses et surtout en sursis sur le plan politique.

Les premiers combats de l'abbé Drouet (1810-1818) ?

François Drouet a comme vœu de créer un collège ... sans avoir les autorisations et les diplômes  !
Henri Gazeau (in "Combrée, ma maison") explique ce qu'est la législation scolaire à cette époque :

Decrets

Articles Décrets

Hélas, F. Drouet bien que professeur à l'école secondaire de Beaupréau, n'a aucun diplôme ! Il envoie donc une pétition au Grand-Maître de l'Université, M. Louis de Fontanes ; ce dernier lui répond en avril 1811 qu'il ne pouvait autoriser que la création à Combrée d'une école primaire.

   Fontanes Louis de

M. Drouet, à l'affut d'une autre solution, réagit à l'annonce de la construction éventuelle d'un collège à Segré et envoie une nouvelle pétition au Grand-Maître lui demandant d'attribuer à son école le titre de collège ... en attendant la construction du collège de Segré. Cette pétition fut transmise au sous-préfet de Segré, Jarry de Montpelleray, qui donna l'autorisation à M. Drouet de creéer un collège ... à Segré !

Le 21 août 1811, le recteur (par intérim à cette date), M. François Mazure, demanda au Grand-Maître de suspendre sa décision et à M.Drouet ".. de ne pas augmenter le nombre de ses élèves, externes ou pensionnaires" jusqu'à nouvel ordre c'est-à-dire jusqu'à la décision de projeter la création du collège de Segré ...

1811 Gagnant

Par réaction à la concurrence des établissements privés, l'Université décide de limiter les niveaux de leurs classes aux 6ème et 5éme par décret du 15 novembre 1811 ! À Combrée, en 1811 l'effectif passa de 33 élèves à la rentrée de 1811 à soixante-trois à la rentrée 1812. M.Drouet demanda alors à l'Université d'être nomér chef d'institution permettant ainsi aux enfants de rester à Combrée pour terminer leurs études secondaires au lieu de s'expatrier jusqu'à Angers. Le Grand-Maître refusa, M. Drouet n'ayant pas des diplômes correspondants. Cependant, début 1814, apparut discrètement une classe dont le niveau s'apparentait davantage à un niveau de lycée : l'abbé se soucie peu des règlements !

La pension de Combrée subit alors le contre-coup des évènements politiques et vit ses effectifs baisser : Chute de l'Empire, Restauration, Cents Jours, Seconde Restauration ; en effet ces désordres maintenaient en l'état initial la législation scolaire. Heureusement Mgr Montault, évêque d'Angers, qui avait ordonné prêtre François Drouet, l'avait nommé à Combrée et ignoré depuis, fit une visite à Combrée de 1818 :

Louis Levoyer (in « Notice historique ») cite cet épisode :

Levoyer Montault

Et Henri Gazeau de commenter :

MgrMontault   MgrMontault 

 

 Du petit séminaire à l'école ecclésiastique (1818-1823)

PetitSeminaire1
 

Maintenant que la "pension Drouet" a l'appui de l'évêque, M.Drouet prend de la hardiesse vis à vis des règlements ... il crée en 1820 une chaire de philosophie. Réaction immédiate du recteur Antoine Poullet de Lisle qui fait la liste des griefs de son protégé à l'évêque  : sommé de s'expliquer, Drouet répondit point par point au Recteur, de façon assez vive ! (lire dans "Combrée, ma maison" pages 49 à 51).

Pour aplanir ces difficultés, Mgr Montault demande au Gouvernement d'autoriser d'établir à Combrée un second petit séminaire diocésain ... avec l'aide d'un rapport positif du recteur. Le 1er juin 1821, ce dernier signifie à M. Drouet l'autorisation de faire de la pension de Combrée un petit séminaire ... avec la mention "se borner rigoureusement à la 4ème". Bien sûr, quand le Recteur reçoit des mains d'un élève de Combrée un certificat de rhétorique [actuelle 1ère], il explose ... voici la réponse de M. Drouet à son recteur :

CourrierDrouet

Cet échange n'eut pas de suite de la part du recteur. M.Drouet revenant encore à la charge, pria son évêque de demander aux autorités d'ériger à Combrée une seconde école ecclésiastique après celle de Beaupréau ; cette création exigait l'accord du Roi et de l'Université :

LOUIS18

Louis Levoyer précise :

ordonnance

 La fin des tracasseries ? (1823-1829)

 Les travaux entamés dès 1820 dans le presbytère de Combrée furent continués d'autant que l'établissement contenait maintenant 300 élèves. D'après Louis Levoyer :

batiments
Mais à l'avènement de Charles X en 1824, les adversaires de la Monarchie lancent une grande offensive anticléricale ! Le 16 juin 1828 deux ordonnances modifient profondément la législation religieuse et scolaire :
                    - réglementation et limitation du nombre d'écoles ecclésiastiques, de leurs élèves
                         avec, en compensation, 8 000 demi-bourses réparties dans les diocèses pour la formation de prêtres

                   - fermeture de huit petits séminaires gérés par les Jésuites.

Malgré leurs inquiétudes, les deux écoles ecclésiastiques - Combrée et Beaupréau - furent maintenues .. même si le nombre d'élèves ecclésiastiques fut limité à 400 et leurs supérieurs MM. Drouet et Mongazon furents agréés par le Gouvernement.
Mais le 28 janvier 1829, le recteur dut demander au Ministre de fermer les yeux sur une autre infraction détectée à Combrée, à savoir accepter les externes, chose désormais interdite.
De façon très machiavélique [dixit H.Gazeau], l'abbé Drouet annonca au recteur qu'il "se bornerait à redevenir simple maître de pension au cas où serait déclaré incompatible le cumul de ces fonctions avec celle de supérieur d'école ecclésistique"; il adressa aussi cette lettre au Ministre de l'Instruction Publique en y ajoutant une supplique : celles de conserver huit à dix élèves laïcs pour les préparer au Bac ...

 Ministre1829

 Hélas le Ministre sur indication du Conseil royal n'accorda à l'abbé Drouet que le droit de redevenir maître de pension ! M. Drouet profita-t-il de cette autorisation ? Il va sans dire que non !

orage 

 

 

Il faut bien admettre que cette ambiguïté savamment orchestrée par François Drouet ne serait pas éternelle.
Ce qui signifie que l'histoire romanesque du fondateur de Combrée n'est pas terminée et, pour en connaître l'épilogue, rendez-vous au prochain épisode
 

 

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 Remerciements

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