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Craon.

Électro-hypersensible, il vit reclus en Mayenne

                                  

Il ne supporte pas les ondes, quelles qu'elles soient. Yves Brillet, 70 ans, n'utilise donc jamais de téléphone portable, ne s'expose pas au WiFi, fuit la proximité des fils électriques, des réfrigérateurs ou des micros. Cet "électro-hypersensible" vit dans une maison en pleine campagne à quelques kilomères du bourg de Craon depuis le déclenchements des symptômes.

  Yves Brillet

Vivre dans une maison en pleine campagne, sans téléphone ni internet, parfois même sans électricité... Voilà ce à quoi doit s'astreindre un électro-hypersensible comme Yves Brillet, 70 ans, qui exerce la fonction de prêtre, à Craon. Il y a quelques mois, il a dû changer profondément son mode de vie et quitter la région de Troyes pour s’installer dans le sud Mayenne, chez son frère qui possède un logement qui lui convient.

Une sensation de brûlure dans la bouche

Quand il est en présence d’ondes, ou même d’un simple fil électrique, les effets sont immédiats sur Yves Brillet : "S'il y a un portable à proximité, je le sens tout de suite. Ça provoque des sensations de brûlure du palais et de la langue, une forte pression, plus ou moins intense selon l'importance des ondes. Mais aussi, j’ai le dos et le cou meurtris, comme si j’avais été battu, le tout accompagné d’une forte fatigue" détaille-t-il.

Des vêtements et un lit spéciaux

Il est parfois difficile pour lui de garder le moral, d’autant plus que c’est un mal qui ne se soigne pas : "Le premier objectif, c’est de se tenir loin de toutes les sources d’ondesIl faut faire une « mise à la terre » en prenant des douches. Je possède également une casquette et un foulard spéciaux avec un fil de cuivre. J’ai aussi installé une cage de faraday au-dessus de mon lit, une sorte de moustiquaire connectée au sol. Il y a aussi des aliments à proscrire, comme tout ce qui est à base de lactose, de gluten, qui favorisent le ressenti des ondes" explique-t-il.

Faire trois kilomètres en voiture, un effort "très pénible"

Yves Brillet est aussi chimico-sensible : il ne supporte pas non plus les émanations de produits chimiques, les liquides-vaisselle, la fumée de bois et les gaz. Bien souvent, les deux intolérances vont ensemble selon lui. Pourtant, tous les matins il va célébrer une messe dans un monastère. "Mais la voiture, c’est devenu très pénible. Les trois petits kilomètres qui me séparent de Craon me sont difficiles. Et une fois sur place, il faut que tous les éclairages et micros soient éteints" poursuit-il.

Correspondre pour tenir le coup

Pour s’occuper, le religieux passe une bonne partie de ses journées à correspondre par courrier avec d’autres électro-sensibles : "Ce lien avec les autres, c’est très important. On échange notre vécu, et on se donne des astuces"dit Yves Brillet. "Une personne m’a par exemple fait remarquer que mes lunettes métalliques faisaient antenne. Tout comme ma montre, j’ai dû passer au tout plastique". Il reçoit aussi un soutien moral : "Habituellement, c’est l’incompréhension. On se dit que c’est psychologique, vu que les ondes on ne les sent pas. Pourtant, nous on les ressent vraiment !". Alors face à cette souffrance, il lance un message de prudence : "Soyons tous vigilants sur notre exposition aux ondes, particulièrement avec les enfants !".

 

N.B. Si vous voulez correspondre avec Yves Brillet.

Nous lui ferons parvenir vos messages par l'intermédiaire de son frère Jean-François (cours 1964).
Yves a participé au Jamboree Scout en Grèce en 1963 : souvenirs (accès réservé aux adhérents)


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Vos Réactions

 1. Réaction de Jean-François Brillet, son frère

     La situation a un peu changé depuis 2018, concernant mon frère Yves : après avoir habité pendant 2 ans dans une petite maison indépendante et mitoyenne de la nôtre, il est maintenant logé au monastère des Bénédictines de Craon ; ce lieu laisse passer très peu d'ondes et, sans être une zone blanche, lui permet à la fois de pouvoir assurer des offices auprès des religieuses et de recevoir dans son petit logement des personnes avec qui il peut avoir une vie sociale. Sa vie demeure compliquée, sans téléphone, ni internet,  ni lumière artificielle qui continuent d'être responsables des mêmes symptômes d'électro hypersensibilité  (EHS) .
     Alors oui, Jean-Jacques, Yves apprécierait forcément une visite de ta part ; je lui en ai parlé hier, car nous nous voyons chaque semaine et à chaque occasion de rassemblement des membres de notre famille ; tu ne peux pas le joindre par les moyens de communication moderne, mais il peut écrire et il le fait volontiers ; voici l'adresse où tu peux le contacter : Yves Brillet   -  Monastère des Bénédictines , 15 rue de la Libération , 53400  Craon
     Sauf le mardi, il est disponible de préférence l'après-midi ; il fait chaque jour une promenade sur la "voie verte" toute proche , ce qui lui permet aussi de rencontrer des gens ...
 

 

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