Anciens élèves et amis de Combrée,
Le 25 octobre 2014, au terme d’une Assemblée générale extraordinaire marquée par des débats soutenus et parfois solennels, le Conseil d’administration décidait de maintenir active l’Amicale des anciens élèves et amis de l’Institution libre de Combrée alors menacée de dissolution.
Patrick Tesson venait de quitter ses fonctions de président après six années riches d’événements et de luttes.
C’est à lui qu’iront mes premiers mots. Je veux lui dire mon estime pour le parcours accompli alors qu’il tenait la barre d’un navire qu’on avait privé de son port d’attache. Lui et son équipe doivent être ici chaleureusement remerciés.
Cependant, vous le savez, la fermeture de l’Institution libre de Combrée a porté un rude coup à l’Amicale, et malgré la mobilisation de ses défenseurs, malgré le succès des cérémonies du bicentenaire, l’idée s’est fait jour que sans établissement scolaire et donc sans flux annuels de nouveaux contingents d’anciens élèves, l’existence même de l’Amicale serait devenue un non-sens.
Cette fermeture est indéniable, il ne s’agit pas d’en minimiser les conséquences, mais il serait injuste de vouloir considérer notre Institution sous le seul prisme de la vie scolaire qui l’animait autrefois et de penser que parce que les cours se sont arrêtés tout devrait finir. Ce serait oublier qu’un bâtiment d’exception se dresse toujours sur la colline de la Primaudière, ce serait oublier aussi que des milliers d’anciens élèves gardent encore le souvenir, très prégnant parfois, de leur séjour en ce lieu, ce serait oublier enfin deux siècles d’héritage historique dont nous pouvons nous considérer comme les dépositaires.
Héritage unique, car le collège de Combrée ne fut pas un établissement scolaire ordinaire. Au contraire, sa longue et singulière histoire avait fini par en faire un établissement courtisé, capable d’attirer à lui des élèves originaires de toute la France. Remarquable ouvrage aussi, que son lieu inédit d’implantation et son architecture, teintée de sobriété monastique et d’une certaine majesté ligérienne, désignent naturellement comme une des pièces majeures du patrimoine régional.
Or, la survivance de cette épopée historique et la préservation de ce patrimoine tiennent une place particulière dans le cœur de nombre d’entre vous. C’est pourquoi notre association, en étroite coordination avec d’autres associations déjà fortement impliquées, mettra tout en œuvre pour que le collège revive.
Mais pour que notre voix soit entendue, nous devons désormais insuffler à l’Amicale une autre forme d’énergie que celle qui l’anima jusqu’en 2005. Cette énergie nous la puiserons dans le renforcement de notre réseau et dans des actions que nous mènerons en son nom.
Pour y parvenir, j’ai d’abord souhaité que le site Internet soit rénové et valorisé par l’adjonction de passerelles vers des pages de réseaux sociaux. Ces pages auront pour fonction d’aider à rétablir puis à consolider les connexions entre anciens élèves. Le graphisme et l’arborescence du site ont été révisés, mais rien ne sera retiré de ce qui constitue notre passé commun.
Le pôle Internet ainsi rénové se doit d’être un forum d’échanges attractifs et, dès que possible, il devra permettre un accès à des ressources proposées par ses membres au titre de la solidarité. Ces ressources, pour n’en citer que trois, pourront prendre la forme d’offres d’emploi, de mises à disposition de compétences ou de propositions d’hébergement.
Dans un deuxième temps, je souhaite rétablir les groupements régionaux tout en continuant à soutenir les traditionnelles réunions de cours. Ces structures sont complémentaires. Au rythme des volontariats, des présidents de région seront mis en place et la liste des responsables de cours sera complétée. Ceux qui le souhaitent peuvent d’ores et déjà se porter candidat à ces fonctions, ils seront alors les référents et les animateurs d’une région ou d’une classe d’âge.
Gardons par ailleurs à l’esprit que la dispersion des anciens élèves en France, mais aussi à l’étranger, est une réalité qui ne doit pas être considérée comme une faiblesse mais bien comme un atout.
En même temps que le réseau se reconstituera, le Conseil d’administration définira le périmètre de projets d’intérêt général que notre association - ou une émanation de l’association qui pourrait prendre la forme d’un Fonds de dotation - se proposera ultérieurement de piloter ou de financer. Ces projets pourront être liés aux domaines de l’éducation, de la culture, de l’environnement ou du patrimoine.
C’est vers de tels objectifs que nous devons tendre, qu’ils paraissent iconoclastes ou non, car sans cela l’Amicale ne sera bientôt plus qu’un musée figé et donc menacé de déclin.
La tâche peut sembler conséquente. Cependant je ne doute pas que nous tous réunis puissions prolonger l’œuvre du fondateur du collège, François Drouet, dont l’opiniâtre volonté vint à bout de toutes les résistances et à propos duquel, Jean-Pierre Ariaux, professeur d’Histoire et de Géographie, et ancien élève, écrivait :
« Tenace à n’en jamais démordre, prodigieux de dévouement et de labeur ».
Soyons tenaces à notre tour.
Le rayonnement et la pérennité de l’Amicale dépendront de notre capacité à mener à bien les projets que je viens d’évoquer et à reconstituer un réseau dynamique.
En cela votre adhésion est essentielle.
Tous ceux qui se sentiront une amitié pour l’héritage culturel et patrimonial laissé par François Drouet, tous ceux encore qui voudront s’associer à nos futures entreprises sont dès maintenant les bienvenus.
En participant à ce projet vous contribuerez à perpétuer l’œuvre originale commencée en 1810.
Je vous souhaite enfin, ainsi qu’à vos familles et amis, une excellente nouvelle année. Que 2015 vous apporte toutes les satisfactions et toutes les joies que vous pouvez en attendre.
Amicalement
Jean-Michel GUITTET