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Focus de novembre 2024

La guerre 1914-1918 à Combrée

Pépites   La mobilisation du 1er août 1914 avait déjà dépeuplé le corps professoral ainsi que les bancs des terminales ! Cela ira croissant tout au long de la guerre, ainsi que les listes des morts et des blessés. Les Bulletins entre avril 1914 et janvier 1919 sont des témoignages de cette sombre période, le Collège restant un îlot protégé pour les écoliers.

 

Panorama des Bulletins de guerre

Dans le Bulletin d'octobre 1914, le 7 octobre le Supérieur évoque "le souvenir des maîtres et des anciens élèves qui là-bas, en Alsace et en Lorraine, aux bords de l'Aisne et de la Sommes travaillent courageusement à la défense du pays et au salutdes leurs frères". Ce Bulletin donne aussi une première liste des 12 professeurs mobilisés. "Le départ d'un aussi grand nombre de professeurs semblait devoir rendre impossible la réouverture des cours au commencement d'octobre. Grâce à des dévouements dont nous sommes très reconnaissants, la rentrée, retardée de quelques jours, a pu se faire, le mardi 6 octobre, dans les conditions habituelles. Presque tous nos élèves de l'année dernière nous sont restés fidèles et avec eux, malgré les angoisses de l'heure présente, beaucoup de nouveaux nous sont venus".

Dès le Bulletin de janvier 1915, on voit apparaître de nouvelles rubriques de plus en plus importantes : "Les Lettres de nos mobilisés", "Nos anciens à la guerre", "Citations, Décorations et Promotions militaires" mais aussi "Nos blessés" et "Nos morts" au détriment de "La Chronique" contant habituellement la vie de l'établissement : "La chronique a peu de choses à raconter de notre vie scolaire". Les réjoussances habituelles (Ste Cécile, Ste Catherine, Fête patronale du 8 décembre) ont eu lieu "sans la gaieté d'habitude".

Le Bulletin d'octobre 1915 évoque le problème du nombre de professeurs mobilisés qui fut traité à l'échelle du diocèse. Mais à la rentrée (le 4 octobre), un autre souci apparaît : "Jamais depuis plus de quarente ans nous n'avions vu venir tant d'élèves. Ils sont en ce moment 285 dans nos trois divisions". Le Collège devient un refuge pour beaucoup d'enfants !

Le Bulletin de janvier 1916 commence ainsi : "Aux premiers jours d'octobre, pendant que dans les champs du Craonnais on gaulait les pommes, et que dans les tranchées du Nord les vaillants poilus arrêtaient la ruée des Boches, nos écoliers revenaient au Collège pour y commencer une nouvelle année. Depuis lors, déjà trois mois se sont écoulés ; ils ont passé comme un songe, loin des bruit du monde et de la guerre". Quelques pages plus loin, un peu de satisfaction surgit : "Successivement nous sont revenus quelques-uns des profeseurs et des Anciens, après une absence de quatorze à dix-sept mois".

Dans le bulletin d'octobre 1916, sous le titre "La Rentrée" on peut lire "Nous avions perdu 50 élèves en juillet ; nous en avons retrouvé 70 en octobre. Pour loger le sur-plus de notre population écolière il fallait un nouveau dortoir". En plus, la météorologie est devenue exécrable au point que ce fut mentionné dans tous les bulletins de cette année-là.

Dans le Bulletin de janvier 1918, la Chronique informe : "Cy commence une petite chronique où, vu la crise du papier, la cherté de la main d'œuvre et la demande formulée par notre trésorier au G.Q.G de l'Association Amicale, seront enregistrés le plus brièvement possible les évènements du trimestre". Au paragraphe suivant "La rentrée d'octobre a été la plus importante que nous ayons eue depuis cinquante ans" ... (NDLR 315 élèves) ... "il a fallu faire monter jusque dans le Champ des Étoiles, au dortoir Saints Anges, les plus ingambes de nos pensionnaires".

Pendant le premier trimestre de l'année scolaire [NDLR : 1918-1919], l'état sanitaire de la maison n’a pas cessé un instant d’être excellent. Nos élèves, revenus de quantité d'endroits contaminés par la terrible grippe espagnole, y avaient laissé, avant de partir, tous les microbes, même les plus filtrants. Du 11 novembre au 15 février, il n'y eut pas à la maison le moindre cas de maladie.

Mais hélas ! tous ne reverront plus la Vierge dorée dont ils avaient gardé le souvenir attendri. Quelques-uns sont morts en pleine jeunesse, d'autres à l'âge mûr : Keller, Gugenberg, Singenberg, d'excellents camarades, l'abbé Hecht, le bon curé d'Ufholz, l'abbé Landmann, notre regretté professeur d'allemand, qui joua de si beaux tours aux officiers du Kaiser en son presbytère de Colroy-Saint-Blaise. [NDLR : Bas-Rhin].

Bientôt, dans quelques mois, nous aurons dans notre chapelle un service à l'intention de ces morts, à l'intention aussi de tous les enfants de Combrée tombés au champ d'honneur pendant la terrible guerre. En attendant, le R. P. Veillon [NDLR cours 1880], supérieur des Pères du Saint-Sacrement, nous écrivait qu'à l'intention de chacun d'eux il organiserait une journée de prières en sa maison de Baronville [NDLR : Moselle], débarrassée des Boches. Qu'il soit remercié pour ce grand acte de chrétienne charité.

Dans le Bulletin de février 1919, la Chronique commence ainsi "Cy commence .."  suivi de :

1919 Fevrier

 

 Des plaques commémoratives

Les 94 morts lors de cette guerre 1914-1918 sont recensés sur les murs de notre Collège.
[présentes dans le "Musée Virtuel" du site, partie réservée aux adhérents]

    1914 1918 2 
     

 Ces plaques sont la transcription du Bulletin du 15 juillet 1920, où les renseignements suivants ont été ajoutés aux noms : décorations, ville d'origine et éventuellement fonction au Collège.

On y retrouve des professeurs ou ex-professeurs [Cf. "Nos professeurs" archives du site]

  • - l'abbé Louis Abline, aumônier, de Chemillé
  • - l'abbé Joseph Delahaies, professeur de sixième en 1903, de Saint-Martin-du-Bois
  • - l'abbé Émile Dollet, professeur de 1889 à 1905 (Français & Allemand) de Tilliers
  • - l'abbé Henri Lorrain, professeur en 1910 (Math, Allemand, Anglais) de Saumur
  • - l'abbé Armand Piveteau, professeur de 1910 à 1914 (Math, Français, Sc.Nat.), d'Angers

mais surtout d'anciens élèves, voire de jeunes élèves comme ceux du cours 1917 :

       - Abel Adam, cours 1914, neveu du poète, de Combrée
       - Jean Barré, cours 1917, de Saint-Crespin
       - Jean Beduneau, cours 1915, de Candé
       - Jacques de Danne, cours 1917, de Saint-Martin-du-Bois
       - Louis Dauneau, cours 1917, de Kerrentrech-Larnester

 

 Remarque :
Auriez-vous pensé pouvoir lire cet extrait dans un Bulletin de l'Amicale ?

 

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Depuis 1810

En 1810, François Drouet (1775-1837), professeur et abbé, fut affecté à Combrée. Sa vocation d'éducateur et son talent d'entrepreneur présidèrent à la construction du remarquable bâtiment qui s'élève aujourd'hui encore sur la colline de la Primaudière. En près de deux cent ans, dix mille élèves fréquentèrent l'institution d'exception qu'il avait fondée.


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